Vagabonder
Alors que Quentin s’endort sur sa copie, madame Morille, bien plus compatissante qu’agacée, vient vers lui en essayant tant bien que mal de le motiver. « Quand il a un coup de mou, faut s’obstiner, même sans raison. C’est comme ça », lui dit-elle. Cinq ans après, ce souvenir me poursuit encore. Face au commentaire de texte, j’avais plutôt choisi de plancher sur une question qui me tenait à cœur : « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? ». Trois grandes parties. Trois sous-parties. Quatre heures. Gloups. Pendant quelques secondes, j’ai délaissé ma copie de philosophie afin de rapidement griffonner sur mon brouillon cette phrase qui pour ma part, résonnait bien plus que toutes celles que notre professeure avait pu prononcer au cours du trimestre. Quand il y a un coup de mou, faut s’obstiner, même sans raison. C’est comme ça. Rétrospectivement, cette phrase me fut bien plus utile à flanc de montagne tandis que vissée sur une chaise, stylo à la main, mon esprit vagabonda