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Le pont a été emporté par le torrent 2/3

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Déception en ce 5 juillet. Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse.  Enterrée par le poids du temps, je tente de résister, de me battre parmi ces heures qui défilent plus vite que les secondes.  Des centaines de traversées, de regards et soudain, tout s'arrête.  Reviennent en moi une flopée de souvenirs. Passer devant pour la première fois avec la maman de Pierre sans réellement y prêter attention, le franchir avec ma mère pour aller dire bonjour aux marmottes. Et depuis, y passer tantôt seule tantôt accompagnée avec la même question qui demeure : "Est-ce qu'on peut aller à Vallouise depuis la bosse de la Clapouse ?" Dans le sablier du temps, les années s'écoulent m'offrant un regard lucide. Jadis bercée d'idéalisme, aujourd'hui tout change. Où est donc passé le Proxi ? Pourquoi le parking du Pré de Madame Carle est-il devenu payant ? Pourquoi ne peut-on plus faire de feux après 21h30 dans le camping ou en

Le pont a été emporté par le torrent 1/3

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Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse. Fâcheuse découverte en ce 5 juillet. Sera-t-il réparé pour la saison ? Ses planches se sont-elles éparpillées dans les eaux vagabondes du Gyr agité ?  Tant pis, je continue ma route en direction du Sélé. Gourde dans une main tandis que l'autre est préoccupée à effleurer les plantes qui une à une apparaissent sur mon chemin. La nuit ne va pas tarder à tomber et contrairement à d'habitude, j'ai décidé d'abandonner ma frénétique lecture pour aller... je ne sais faire quoi. À vrai dire, j'erre sur ce chemin que je connais par coeur sans but si ce n'est d'être ici, dans cette nature généreuse.  Le temps n'a plus d'emprise. Cependant, après avoir croisé quelques randonneurs, je décide de rebrousser chemin. Morphée me tend les bras, autant en profiter.  Les nuits d'insomnies ont disparu, les questionnements semblent s'être évaporés. Ce soir, je réapprends à vivre

"Tu sais qu'un jour j'ai failli mourir"

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Et si pendant quelques minutes, on se plongeait dans un instant de vie partagé entre trois camarades de cordée ? Soulignons qu'ils ont tout de même gravi le col de l'Eychauda versant Le-Monêtier-les-Bains, une performance assez peu réalisée dans le monde de la randonnée...  Avec Jean-Luc et Ginette, les habitués de la montagne, il y avait Maurice, la cerise sur le gâteau pourrions-nous dire. Quelques mots suffisent à le définir : sac à dos de 18 kg sur le dos ou non, il avale les mètres de dénivelé à une vitesse non loin de faire frémir François D'Haene.  Avec son humour aussi intarissable que redondant, il est bien sympa le Maurice. Cependant, sur ce GR, il peut faire éprouver, même aux plus humanistes, un sentiment bizarre. Le même qui nous envahit lorsqu'à la salle d'escalade, un petit garçon de 10 ans enchaîne notre bloc de travail en un unique essai... Ou quand l'on regarde les vidéos d'Oriane Bertone.  Un mélange entre "waouh, c'est incroyable

Energie vagabonde

"La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste" - Victor Hugo  Lundi 30 août, 4h30  J'abdique après deux heures à batailler, à écouter les gourous du développement personnel, à essayer de comprendre "Pourquoi". Je n'arriverai pas à dormir. Méditation, musique, lecture, mise au plat de ces pensées qui tournent en boucle, liste d'objectifs, étirements... Rien n'y fait. Peut-être aurais-je dû essayer de compter les moutons ? Il y a dix minutes, lors d'une énième visite rendue aux toilettes, j'ai dansé sur "Could you be loved", comme s'il était dix heures du mat'. Là, j'ai compris un truc qui m'avait jusqu'alors échappé : on a le droit d'être heureux pendant une insomnie. Alors je prends la plume, la frontale et laisse les mots m'envahir. N'est-ce pas ce dont j'ai le plus envie ? Autant profiter de ces instants précieux où le monde est encore endormi.  Mon unique objectif ? Le lever du soleil

Se reconnecter

En rentrant de voyage, à la mélancolie de la fin de l’aventure s’ajoute un petit bonheur nouveau – celui de retrouver ces choses simples dont on s’était un peu lassés avant de partir. Le soleil de 14h qui arrive sur la terrasse, les fraises qui rougissent et la petite lecture du matin autour d’un bon thé.   Cependant, cela ne dure qu’un temps, quelques heures, quelques jours tout au plus. Aux petits émerveillements se substitue le vide, les questions existentielles, philosophiques même. Que vais-je faire de nouveau ?   Le voyage n’a pas transformé de angoisses passées, celle de mouvement permanent, de création et d’invention. Où voyager à nouveau ? Dans quel projet s’investir ?   Non, on ne peut pas rester là à regarder les oiseaux picorer les miettes de pain sur la terrasse. Après avoir tenté d’accepter ce vide, on comprend qu’il ne nous correspond pas. L’absence, c’est ce qu’il y a de pire.   Au bout de deux jours, tout devient insipide. La lenteur du quotidien, les médias, la vie so

Myosotis

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Vendredi 22 août 2014...  23h.  Ce soir, je puise mes dernières sources d'énergie afin d'écrire. J'espère que mes yeux resteront ouverts jusqu'à la fin de mon récit.  Ecrire pour expulser les émotions qui me traversent, Ecrire pour partager, écrire pour ne pas sombrer.  Ecrire, surtout, par peur de l'oubli.  * * * Vais-je réussir à retranscrire les événements ? Vais-je être capable de faire ressentir ce que j'ai éprouvé pendant les heures précédentes qui s'enfuient déjà à toute vitesse vers le passé ?  Ca y est, je suis dans le torrent de l'écriture, les mots s'enchaînent, s'écoulent de mon crayon tandis que les musiques défilent dans mon iPod. Mais bon, je ne les entends plus vraiment... Envoûtée par la vie, emportée par des horizons inconnus, effrayants et désirables qui s'offrent à moi.   Au cours de cette fabuleuse journée, j'ai l'impression d'avoir changé. Certains auraient pu dire d'avoir grandi mais je laisse ces mots d

Antidote.

Cela fait quelques jours que j'ai retrouvé les fleurs. Celle des cerisiers ont laissé place à de délicieux fruits rouges dont je me délecte avidement. Maman me dit de faire attention quand je grimpe sur les branches. Elles sont fragiles, il ne faut pas les casser sinon l'arbre il crie en silence, il pleure pendant des jours sans qu'on devine sa souffrance.  Cela fait quelques temps déjà que l'école est fermée. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Mais bon ce n'est pas si mal. Je n'aimais pas jouer avec les copains. Ils n'étaient pas méchants mais juste quand ils se mettaient tous à parler en même temps, j'avais une impression bizarre - la même qui fait trembler mon corps quand la craie crise sur le tableau vert foncé avant de casser.  Disons simplement que je n'ai jamais vraiment réussi à être comme les copains, à les comprendre. Maman trouve ça chouette, il dit que je ne rentre pas dans le moule, que je suis pleinement moi-même. Mais moi, ça me rend so