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Le pont a été emporté par le torrent 3/3

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 C'est la fin de l'été. Rien n'a été réparé. Ni le pont, emporté par le torrent, rendant l'accès impossible à la bosse de la Clapouse. Ni les blessures du monde. D'ailleurs, je ne sais toujours pas si l'on a mis quelqu'un sur le projet.   Les jours s'enchaînent. Nos vies effilochées au gré du temps, toujours vainqueur, s'effacent peu à peu.  Orage, ô désespoir, la Tête de la Draye a disparu derrière les nuages. Trempés, certains rentrent de randonnée. Acceptant leur sort, ils ont arrêté de courir. Résignés, choisissant la saveur du présent, le mélange eaux de pluie/sueur à la mauvaise humeur, aux plaintes et aux râles.  De plus en plus fort, l'orage résonne dans les montagnes. Tout prend plus d'ampleur, plus de sens. Emotions décuplées.  Au-delà de l'hubris, tyranniquement il fait loi. Inspirante, sa grandeur surplombe tout. Pass sanitaire ? 5G ? Doutes ? Peu lui importe. Balayant les questionnements futiles, goutte après goutte, il nous

Le pont a été emporté par le torrent 2/3

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Déception en ce 5 juillet. Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse.  Enterrée par le poids du temps, je tente de résister, de me battre parmi ces heures qui défilent plus vite que les secondes.  Des centaines de traversées, de regards et soudain, tout s'arrête.  Reviennent en moi une flopée de souvenirs. Passer devant pour la première fois avec la maman de Pierre sans réellement y prêter attention, le franchir avec ma mère pour aller dire bonjour aux marmottes. Et depuis, y passer tantôt seule tantôt accompagnée avec la même question qui demeure : "Est-ce qu'on peut aller à Vallouise depuis la bosse de la Clapouse ?" Dans le sablier du temps, les années s'écoulent m'offrant un regard lucide. Jadis bercée d'idéalisme, aujourd'hui tout change. Où est donc passé le Proxi ? Pourquoi le parking du Pré de Madame Carle est-il devenu payant ? Pourquoi ne peut-on plus faire de feux après 21h30 dans le camping ou en

Le pont a été emporté par le torrent 1/3

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Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse. Fâcheuse découverte en ce 5 juillet. Sera-t-il réparé pour la saison ? Ses planches se sont-elles éparpillées dans les eaux vagabondes du Gyr agité ?  Tant pis, je continue ma route en direction du Sélé. Gourde dans une main tandis que l'autre est préoccupée à effleurer les plantes qui une à une apparaissent sur mon chemin. La nuit ne va pas tarder à tomber et contrairement à d'habitude, j'ai décidé d'abandonner ma frénétique lecture pour aller... je ne sais faire quoi. À vrai dire, j'erre sur ce chemin que je connais par coeur sans but si ce n'est d'être ici, dans cette nature généreuse.  Le temps n'a plus d'emprise. Cependant, après avoir croisé quelques randonneurs, je décide de rebrousser chemin. Morphée me tend les bras, autant en profiter.  Les nuits d'insomnies ont disparu, les questionnements semblent s'être évaporés. Ce soir, je réapprends à vivre

"Tu sais qu'un jour j'ai failli mourir"

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Et si pendant quelques minutes, on se plongeait dans un instant de vie partagé entre trois camarades de cordée ? Soulignons qu'ils ont tout de même gravi le col de l'Eychauda versant Le-Monêtier-les-Bains, une performance assez peu réalisée dans le monde de la randonnée...  Avec Jean-Luc et Ginette, les habitués de la montagne, il y avait Maurice, la cerise sur le gâteau pourrions-nous dire. Quelques mots suffisent à le définir : sac à dos de 18 kg sur le dos ou non, il avale les mètres de dénivelé à une vitesse non loin de faire frémir François D'Haene.  Avec son humour aussi intarissable que redondant, il est bien sympa le Maurice. Cependant, sur ce GR, il peut faire éprouver, même aux plus humanistes, un sentiment bizarre. Le même qui nous envahit lorsqu'à la salle d'escalade, un petit garçon de 10 ans enchaîne notre bloc de travail en un unique essai... Ou quand l'on regarde les vidéos d'Oriane Bertone.  Un mélange entre "waouh, c'est incroyable

Energie vagabonde

"La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste" - Victor Hugo  Lundi 30 août, 4h30  J'abdique après deux heures à batailler, à écouter les gourous du développement personnel, à essayer de comprendre "Pourquoi". Je n'arriverai pas à dormir. Méditation, musique, lecture, mise au plat de ces pensées qui tournent en boucle, liste d'objectifs, étirements... Rien n'y fait. Peut-être aurais-je dû essayer de compter les moutons ? Il y a dix minutes, lors d'une énième visite rendue aux toilettes, j'ai dansé sur "Could you be loved", comme s'il était dix heures du mat'. Là, j'ai compris un truc qui m'avait jusqu'alors échappé : on a le droit d'être heureux pendant une insomnie. Alors je prends la plume, la frontale et laisse les mots m'envahir. N'est-ce pas ce dont j'ai le plus envie ? Autant profiter de ces instants précieux où le monde est encore endormi.  Mon unique objectif ? Le lever du soleil

Myosotis

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Vendredi 22 août 2014...  23h.  Ce soir, je puise mes dernières sources d'énergie afin d'écrire. J'espère que mes yeux resteront ouverts jusqu'à la fin de mon récit.  Ecrire pour expulser les émotions qui me traversent, Ecrire pour partager, écrire pour ne pas sombrer.  Ecrire, surtout, par peur de l'oubli.  * * * Vais-je réussir à retranscrire les événements ? Vais-je être capable de faire ressentir ce que j'ai éprouvé pendant les heures précédentes qui s'enfuient déjà à toute vitesse vers le passé ?  Ca y est, je suis dans le torrent de l'écriture, les mots s'enchaînent, s'écoulent de mon crayon tandis que les musiques défilent dans mon iPod. Mais bon, je ne les entends plus vraiment... Envoûtée par la vie, emportée par des horizons inconnus, effrayants et désirables qui s'offrent à moi.   Au cours de cette fabuleuse journée, j'ai l'impression d'avoir changé. Certains auraient pu dire d'avoir grandi mais je laisse ces mots d

Coucher de soleil - "Railroad Sunset" Hopper.

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 Et dans le ciel, le bleu persiste encore, s'accroche avant de disparaître.  * * * Les couchers de soleil transportent bien souvent avec eux ce brin de nostalgie propre à la fin de la journée à travers des tons nouveaux, différents à chaque fois. Du rouge, de l'orange et même du rose pour les chanceux. Parfois, c'est comme si le ciel annonçait une fin du monde prochaine et ça, elle n'en a pas vraiment envie.  Une vie de bohème, riche de diversités tout comme d'incertitudes mais surtout débordante de passions, d'émotions fortes, incontrôlables la plupart du temps mais qui la rendent incroyablement vivante. Au-delà d'une société qui se sécurise en consommant, elle ose la peur, les doutes profonds. Elle ose désirer Être en refusant Avoir tandis qu'elle accueille à bras ouvert Faire.  Contrairement au lever du grand astre véhiculant une foule d'espoirs, l'endormissement éphémère du soleil nous   fait chavirer vers une drôle de vie. Celle des question