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Incohérences - Vital(e)

 Passive, devant l'écran, mes rêves se dessinent. Chaque année, c'est de plus en plus fort. Aspirée parmi les coeurs enthousiastes et serrées de milliers de coureurs entassés sur la ligne de départ, je retiens mon souffle, mes larmes. Sans trop savoir pourquoi.  Est-ce que j'aimerais être à leur place ? Oui.  Est-ce que je suis prête pour ce défi ? Non.  Pourtant, je connais si bien ces bouleversements émotionnels. L'angoisse mêlée à l'excitation. La peur de décevoir, de se décevoir.  La fierté d'être ici : le travail paye toujours. Je sais à quel point c'est fort, c'est différent de tous les enfièvrements habituels. Egoïste, intensément euphorisant. Tout n'est que paradoxes, j'en ai les étoiles plein les yeux. Le goût du défi, de la compétition, du partage, du dépassement de soi.  "Parfois, j'pourrais tout plaquer pour les sentiers". Utopique pensée qui m'effleure l'esprit. Irréalisme.  * * * C'est toujours pareil : dès

Un brin de confiance

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 À une époque pas si lointaine, il ne restait que des résidus d'Etoile Filante. Cette dernière, effrayée par un monde dont elle découvrait la réalité entre performance, rentabilité et accumulation, avait décidé d'éteindre sa lumière, perdant au passage sa fougue ainsi que son désir d'exploration vagabonde. D'Etoile Filante ne demeurait que poussières accablées, déçues. Persévérance en veille, à la recherche de détermination, elle a accepté une main implicitement tendue, des souvenirs pour la vie, une bouffée d'oxygène et surtout... un brin de confiance.  Vidée d'un courage qui autrefois me caractérisait si bien, au milieu de ce chaos, je n'avais plus la force d'avoir la rage - celle d'aller courir, de grimper avec passion et de me battre pour mes objectifs. Me satisfaisant à peine de ces contemplations alpines à plus de 3000 mètres d'altitude, j'en étais même devenue hermétique à la beauté du monde, de la nature.  15 septembre 2018   Timideme

Le pont a été emporté par le torrent 2/3

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Déception en ce 5 juillet. Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse.  Enterrée par le poids du temps, je tente de résister, de me battre parmi ces heures qui défilent plus vite que les secondes.  Des centaines de traversées, de regards et soudain, tout s'arrête.  Reviennent en moi une flopée de souvenirs. Passer devant pour la première fois avec la maman de Pierre sans réellement y prêter attention, le franchir avec ma mère pour aller dire bonjour aux marmottes. Et depuis, y passer tantôt seule tantôt accompagnée avec la même question qui demeure : "Est-ce qu'on peut aller à Vallouise depuis la bosse de la Clapouse ?" Dans le sablier du temps, les années s'écoulent m'offrant un regard lucide. Jadis bercée d'idéalisme, aujourd'hui tout change. Où est donc passé le Proxi ? Pourquoi le parking du Pré de Madame Carle est-il devenu payant ? Pourquoi ne peut-on plus faire de feux après 21h30 dans le camping ou en

Le pont a été emporté par le torrent 1/3

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Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse. Fâcheuse découverte en ce 5 juillet. Sera-t-il réparé pour la saison ? Ses planches se sont-elles éparpillées dans les eaux vagabondes du Gyr agité ?  Tant pis, je continue ma route en direction du Sélé. Gourde dans une main tandis que l'autre est préoccupée à effleurer les plantes qui une à une apparaissent sur mon chemin. La nuit ne va pas tarder à tomber et contrairement à d'habitude, j'ai décidé d'abandonner ma frénétique lecture pour aller... je ne sais faire quoi. À vrai dire, j'erre sur ce chemin que je connais par coeur sans but si ce n'est d'être ici, dans cette nature généreuse.  Le temps n'a plus d'emprise. Cependant, après avoir croisé quelques randonneurs, je décide de rebrousser chemin. Morphée me tend les bras, autant en profiter.  Les nuits d'insomnies ont disparu, les questionnements semblent s'être évaporés. Ce soir, je réapprends à vivre

"Tu sais qu'un jour j'ai failli mourir"

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Et si pendant quelques minutes, on se plongeait dans un instant de vie partagé entre trois camarades de cordée ? Soulignons qu'ils ont tout de même gravi le col de l'Eychauda versant Le-Monêtier-les-Bains, une performance assez peu réalisée dans le monde de la randonnée...  Avec Jean-Luc et Ginette, les habitués de la montagne, il y avait Maurice, la cerise sur le gâteau pourrions-nous dire. Quelques mots suffisent à le définir : sac à dos de 18 kg sur le dos ou non, il avale les mètres de dénivelé à une vitesse non loin de faire frémir François D'Haene.  Avec son humour aussi intarissable que redondant, il est bien sympa le Maurice. Cependant, sur ce GR, il peut faire éprouver, même aux plus humanistes, un sentiment bizarre. Le même qui nous envahit lorsqu'à la salle d'escalade, un petit garçon de 10 ans enchaîne notre bloc de travail en un unique essai... Ou quand l'on regarde les vidéos d'Oriane Bertone.  Un mélange entre "waouh, c'est incroyable