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Le pont a été emporté par le torrent 2/3

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Déception en ce 5 juillet. Le pont a été emporté par le torrent, impossible d'aller à la bosse de la Clapouse.  Enterrée par le poids du temps, je tente de résister, de me battre parmi ces heures qui défilent plus vite que les secondes.  Des centaines de traversées, de regards et soudain, tout s'arrête.  Reviennent en moi une flopée de souvenirs. Passer devant pour la première fois avec la maman de Pierre sans réellement y prêter attention, le franchir avec ma mère pour aller dire bonjour aux marmottes. Et depuis, y passer tantôt seule tantôt accompagnée avec la même question qui demeure : "Est-ce qu'on peut aller à Vallouise depuis la bosse de la Clapouse ?" Dans le sablier du temps, les années s'écoulent m'offrant un regard lucide. Jadis bercée d'idéalisme, aujourd'hui tout change. Où est donc passé le Proxi ? Pourquoi le parking du Pré de Madame Carle est-il devenu payant ? Pourquoi ne peut-on plus faire de feux après 21h30 dans le camping ou en

Le chemin de la nature

Le soleil tape contre la vitre de l'appartement nourrissant ainsi mes longues journées d'études qui peuvent davantage s'éterniser car tant qu'il ne fait nuit, il n'est pas trop tard. Le printemps est là et porte avec lui le goût de l'infini, l'espoir et l'envie de créer sans cesse.  Alors sans trop savoir où cela ne me mènera, j'écris. Parfois en anglais, parfois en français. Aujourd'hui, j'ai décidé de mettre de côté certaines règles absurdes, d'oublier mon frénétique désir de productivité. À quoi cela peut-il bien servir de vouloir aller toujours plus vite ? Même si j'ai bien appris mes classiques, j'ai tendance à oublier La Fontaine. La tortue gagne toujours à la fin. Peut-être est-ce parce qu'elle se concentre sur chaque mouvement, lui donne du sens et apprend en chemin à observer le vent qui fait danser les feuilles. Peut-être aussi, qu'en faisait cela, elle s'épuise moins.  Le repas s'achève. Loin de moi l

Myosotis

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Vendredi 22 août 2014...  23h.  Ce soir, je puise mes dernières sources d'énergie afin d'écrire. J'espère que mes yeux resteront ouverts jusqu'à la fin de mon récit.  Ecrire pour expulser les émotions qui me traversent, Ecrire pour partager, écrire pour ne pas sombrer.  Ecrire, surtout, par peur de l'oubli.  * * * Vais-je réussir à retranscrire les événements ? Vais-je être capable de faire ressentir ce que j'ai éprouvé pendant les heures précédentes qui s'enfuient déjà à toute vitesse vers le passé ?  Ca y est, je suis dans le torrent de l'écriture, les mots s'enchaînent, s'écoulent de mon crayon tandis que les musiques défilent dans mon iPod. Mais bon, je ne les entends plus vraiment... Envoûtée par la vie, emportée par des horizons inconnus, effrayants et désirables qui s'offrent à moi.   Au cours de cette fabuleuse journée, j'ai l'impression d'avoir changé. Certains auraient pu dire d'avoir grandi mais je laisse ces mots d

Antidote.

Cela fait quelques jours que j'ai retrouvé les fleurs. Celle des cerisiers ont laissé place à de délicieux fruits rouges dont je me délecte avidement. Maman me dit de faire attention quand je grimpe sur les branches. Elles sont fragiles, il ne faut pas les casser sinon l'arbre il crie en silence, il pleure pendant des jours sans qu'on devine sa souffrance.  Cela fait quelques temps déjà que l'école est fermée. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Mais bon ce n'est pas si mal. Je n'aimais pas jouer avec les copains. Ils n'étaient pas méchants mais juste quand ils se mettaient tous à parler en même temps, j'avais une impression bizarre - la même qui fait trembler mon corps quand la craie crise sur le tableau vert foncé avant de casser.  Disons simplement que je n'ai jamais vraiment réussi à être comme les copains, à les comprendre. Maman trouve ça chouette, il dit que je ne rentre pas dans le moule, que je suis pleinement moi-même. Mais moi, ça me rend so