Lettre à moi-même (30 ans)

Chère Coralie, 

Ca y est, tu as trente ans. 


Trente ans. 

La nouvelle décennie mérite l’écriture en lettre. Tu n’es pas d’accord ? 


Trente ans, putain. C’est bizarre à écrire.

Voilà une bonne chose de faite. Tu le vis comment ? Pas trop mal j’espère, ce n’est qu’un chiffre après tout. 


C’est la gamine de (presque) 25 ans qui t’écrit. À la veille de ce quart de siècle, j’en suis presque à me dire que je pourrais mourir. Loin de moi toute tendance suicidaire. C’est juste que je suis satisfaite de la vie que je viens de créer. Allez, j’ose même dire que j’en suis fière. J’ai fait cet été le 57 kilomètres du trail des Ecrins, je suis sur le point d’obtenir mon master de journalisme, je cours, je grimpe, j’écris (c’est un travail !)… Seule ou à plusieurs. 


Qu’en est-il de ton côté ? 


Après des années à vouloir pimenter ma vie, j’ai désormais compris que ce à quoi j’aspirais, au fond, c’était à la pigmenter. Il est vrai que parfois que l’un ne va pas sans l’autre. Alors voilà, j’espère que ton existence ressemble à un tableau impressionniste. Que les touches de couleur se superposent à l’infini. Le secret (au cas-où, tu l’aurais oublié) : le partage avec les humains, les réalisations de projets… Le tout teinté d’un brin de détermination. 


Coralie, j’espère que tu as coché quelques objectifs supplémentaires. Juste quelques rappels : 

  • Ton livre sur les TCA/RED-S, ça y est, il est publié ? 
  • Tu as emmené des enfants (de toutes classes sociales) jouer dehors ? 
  • Ce 8a, c’est fait ? Et ce 100 kilomètres, tu les as courus ?


Sache que je suis extrêmement curieuse de savoir ce que tu es devenue. Il en va de même pour les gens que tu côtoies aujourd’hui. Tu prends toujours du plaisir à grimper ? À courir ? À écrire ?


Tu sais, récemment, jeudi 9 novembre pour être précise, je descendais boulevard Vivier Merle. Il y avait le coucher de soleil sur la ville, la belle lumière, la musique “Fluorescent Adolescent” dans mes écouteurs, et les commentaires positif du professeur de journalisme en tête. Je rejoignais Victoire à MRoc Part-Dieu pour une séance chill. C’est alors que m’est venu un mot à l’esprit : l’épanouissement. N’est-ce pas mieux que le sacro-saint bonheur auquel j’aspire depuis des années ? À toi de me le dire désormais madame. 


Trente ans, ça y est, t’es une vieille. Ne te prends pas trop au sérieux quand-même. Ce serait con. 


Et surtout, un conseil : ton âme d’enfant, ton authenticité et ta persévérance sont tes plus grandes forces. Si tu en doutes, relis “Le Petit Prince”, ça ne fait jamais de mal. N’oublie jamais qu’une grande dame t’a dit un jour : “Choisis qui tu veux être”. Ca aussi, c’est important. Car je crois que l’on est jamais trop vieux pour aller vers un futur qui nous attire, quitte à venir bouleverser l’échiquier de nos croyances. 


Avec toute ma bienveillance, 


Coralie (la fille épanouie de 24 ans et 364 jours)


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