Le bilan
Bientôt 25 ans. Un quart de siècle.
Je le prends comme une nouvelle décennie (je vous le répète, j’ai toujours un temps d’avance).
Depuis plusieurs semaines trotte dans ma tête une sorte de bilan de ces dix dernières années. Putain, les 15 ans, c’était il y a dix ans. Qu’est-ce que j’ai fait entre temps ?
J’ai grimpé, beaucoup grimpé. Ce fut la révélation de cette décennie, cette passion qui me prend aux tripes. Si bien qu’années après années, c’est toujours avec le même plaisir que j’enfile mes chaussons d’escalade. Et je crois qu'à l'aube de cette 25e année, je serai d'accord avec la Coralie de 9 ans qui trouvait que ce "sport" n'en est pas un. En réalité, c'est un moyen d'expression, une forme d'"art" (presque un gros mot !)
J’ai participé à des compétitions, de grimpe puis de trail. J’ai fait mon premier 7a, mon premier 7c. Je me suis mise au vélo, à la photo, au skate… et même au ukulélé. Ai tenté la cascade de glace (sans succès), l’alpinisme. Ai fait des centaines de kilomètres avec un sac de 20 kg sur le dos, organisé Grimpeuses, écrit pour Outside… Et j’en oublie certainement.
Mais j’ai gâché beaucoup de choses, j’en suis sûre.
D’abord parce que dans tout cela, il y avait beaucoup de « je ». Pas beaucoup de « nous », peu de partage finalement. C’est con de profiter de belles choses en étant seule.
J’exagère, c’est vrai. Car si je connais la fadeur de la solitude, c’est parce que j’ai maintes fois expérimenté la saveur du partage. Peut-être que j’avais besoin de construire une force intérieure. Celle qui saurait résister aux tempêtes. Et je crois avoir réussi.
Il m’a fallu toucher le fond du trou pour savoir que j’avais suffisamment d’explosivité me permettant de rebondir. Résultat : je n’ai que très de peu de souvenirs depuis début 2018.
Près de six ans sans souvenirs, c'est long. Ce qui, j’en suis consciente, est assez triste à dire. Bien-sûr, je pourrais lister les bons moments. Impossible pourtant d’en dresser la saveur, je ne garde à l'esprit que le factuel.
Et puis, pour essayer de faire taire cette petite voix, je me suis isolée, plus ou moins inconsciemment. Par survie. J’ai pensé à moi, à retrouver un équilibre, sans une seule fois me dire que celui passait par l’échange.
Alors la résolution pour la prochaine décennie est claire : créer des souvenirs à plusieurs. Mêler mes aventures d'ultra-endurance du samedi avec des instants de partage.
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