Le cul entre deux chaises
J'ai le cul entre deux chaises.
Voilà plusieurs semaines que j'essaie d'écrire ce texte. Sans succès. Mais cette fois-ci, c'est la bonne, j'en suis convaincue. Je le sais parce que maintenant, en ce lundi 16 octobre à 19h05, les mots me brûlent les doigts. Tout fuse dans mon esprit.
Une journée de plus en moins. Aujourd'hui, je n'ai pas trop vu la lumière du jour.
Je suis allée sortir les poubelles ce matin et ce midi. En deux temps pour rallonger l'expérience. Voilà mon vécu avec le soleil du jour. Dix minutes, grand maximum. Peu mieux faire, je vous l'accorde. Sinon, j'ai passé beaucoup de temps à noircir mon ordinateur de mots. C'en est terrifiant, je vous l'avoue.
Une journée à l'opposée de celle d'hier où, doudoune au fond du sac, je grimpais en tee-shirt sur la paroi rouge, à Seynes. Là-bas, je racontais à Céline mon amour retrouvé pour les falaises. "Je comprends que tu aies eu besoin de faire autre chose, c'est sain. Tu devais avoir l'impression d'aller à la messe en fait, c'est ça ?" m'a-t-elle dit. Bien vu.
Et voilà que je retourne à la messe. Grandie, avec le sourire et de nouveaux copains. Mieux encore, après de longues années cheloues, je peux l'affirmer : le présent a une saveur bien meilleure que le "glorieux" passé. C'est drôle. Si bien que je me suis à nouveau surprise à dire, comme à Mouriès la semaine dernière, "Oh non, demain, c'est lundi".
"Tu dis parce que le contraste entre le dimanche et le lundi est très fort je pense" m'a souligné Céline. Pas si bête ces quarantenaires ! Et quel contraste.
Je vous le disais en préambule, j'ai le cul entre deux chaises. Entre cette hustle culture, ce monde qui me dit de travailler, de ne pas dormir, de dédier ma vie à mon taf, de ne pas compter mes heures pour réussir... Bref être productive - ce qui extrêmement satisfaisant sur le moment. Et entre cette injonction au plaisir, à la nonchalance, avec cette phrase que je ne comprendrais jamais Mais décroche, vis un peu, ces discussions à rallonge qui forgent le coeur et l'esprit mais dont rien de concret ne sort.
Parce que le problème de tout ça je crois, c'est qu'il y a un truc que je n'arrive pas à définir. La "réussite".
Il n'y a pas de définition universelle, je le sais bien. Mais à titre personnel, qu'est-ce que je mets autour de ça ?
Beaucoup d'émotions, c'est bien ça le problème. Ecrire avec le coeur le lundi, et regretter une fois le soir venu de ne pas avoir suffisamment profité du dehors, parce que la vie est courte. Grimper avec l'âme le dimanche, et une fois la nuit tombée me dire : "Oh non, je n'ai pas écrit aujourd'hui".
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